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Mary's World #2
6 janvier 2009

Secret d'Amour

Notre coeur est comme un jardin, qui, selon la manière dont on le cultive et dont on en prend soin, peut ressembler à un paradis ou, par négligence de notre part, devenir une jungle impraticable aux périls innombrables, ou encore un terrain vague où rien ne pousse plus.
Le paradis, c'est quand on est dans la toute-confiance de l'amour ; et l'enfer, c'est quand, sous un prétexte futile auquel nous accordons une résonance démesurée, on tourne le dos à ceux qu'on aime.
Secret d'Amour est l'histoire du paradis retrouvé, de l'amour restauré après qu'il ait été menacé dans ses fondements par les périlleuses intermittences du coeur.
Un jardin est constamment menacé dans son équilibre et son harmonie : par le temps qui passe et le temps qu'il fait, par les mauvaises herbes et tout ce qui pousse de travers, par l'air vicié du monde, par impatience ou par inadvertance.
" Jardinier d'amour " : tout le monde aimerait faire ce métier, n'est-ce pas ? Et cependant, ce n'est pas un métier.
Pas plus que poète, moine, amoureux, berger d'un troupeau d'étoiles ou comptable des petits-riens-qui-font-tout !
Du reste, c'est peut-être mieux ainsi. Jardiner, c'est un don de soi. Une manière d'être un employé au service de la beauté.
Cela demande du talent, mais par dessus tout de la constance dans l'attention, et de la fidélité dans l'acte de présence. On ne peut compter que sur l'élan du coeur, en sachant que c'est la beauté du geste qui en fait la justesse, la délicatesse du regard qui crée la connivence, la confiance intégralement offerte qui permet d'amasser des fortunes considérables... en sentiments. Ces sentiments poussent et prospèrent à la manière des fleurs. Tant il est vrai qu'aimer, c'est peut-être d'abord : "prendre soin". Et c'est pour cela que si nous voulons croire à l'amour durable, nous devons avoir l'exigence, l'humilité et le goût de la beauté qu'a le jardinier pour son jardin. Nous devons être des jardiniers d'amour. Faire partie de ceux qui sèment - qui s'aiment - sans se préoccuper de la moisson, qui ne manquera pas de lever.
Telle est l'histoire de cette fleur merveilleuse, à la fois universelle et, pour chacun, unique au monde. Cette fleur ne pousse qu'à une certaine altitude de sentiments, s'épanouit sous l'ardent soleil du désir, et se love dans l'arrière-pays le plus secret du coeur. Mais elle réclame beaucoup de soin, car comme toutes les choses très belles, elle est délicate et fragile. Il arrive parfois qu'elle soit menacée : rien ne lui est plus nocif que la querelle insistante ou le ressentiment inapaisé. La fleur qui rend la vie si belle et si précieuse peut alors se flétrir, mettant d'un coup toute notre nature en deuil et créant des déserts jusque dans l'arrière-pays de notre conscience.
Oui, tout peut périr lorsque nous nous recroquevillons sur nous-même, lorsque nous nous cloîtrons dans notre for intérieur et que nous levons le pont-levis, à moins que... à moins que l'on connaisse ce fameux secret, doux comme un élixir, qui tient en un mot tout simple et pourtant terriblement difficile à prononcer en certaines circonstances : PARDON ! Ce mot réparateur en exige pas seulement d'être exprimé mais d'entraîner dans son sillage tout ce qui va avec : jeter des ponts vers l'autre, établir une voie royale - large, droite et généreuse - pour permettre la beauté des retrouvailles, inventer des jardins avec des fleurs à profusion, puis des villages où il fait bon rire et où les gens se plaisent si bien à célébrer l'esprit de fraternité qu'ils n'ont pas besoin de vin pour connaître l'ivresse de vivre !
Un élan de réconciliation, et c'est le ciel qui s'ouvre ! Deux mains qui se rejoignent, deux regards qui font renaître un lien de connivence, et c'est le printemps revenu, le bonheur retrouvé, une surabondance de bienfaits orchestrée par la musique des sphères, des champs d'amour qui s'ouvrent et se répandent à perte de vue jusqu'à se fondre dans l'infini ! C'est ce que l'on sème qui fait que les gens s'aiment... Et dans un monde où tout conspire à séparer ce qui est uni, il n'est pas de mission plus noble, de courage plus grand, que de restaurer ce qui, dans le domaine du coeur, menace de s'effondrer ou de se disloquer. Mais toujours, inlassablement, il faut veiller, fortifier, prendre soin, respecter les rythmes, redonner vigueur, favoriser l'harmonie et éloigner les mauvaises herbes envahissantes ! Semer, en signe d'alliance, des graines de paix et d'unité.
Voilà bien la moralité à retenir : notre royaume intérieur, si vaste et imprenable lorsqu'il est placé sous le soleil de l'amour, peut devenir ténébreux et sinistre si quelque violent orage, déchirant le ciel serein de nos relations, vient en assombrir l'attrait et nous priver soudain de lumière.
Nous nous retranchons alors dans notre for intérieur - sorte de citadelle abandonnée, coupée du monde et assiégée par les brumes de la mélancolie. La rancune souffle en nous comme un vent glacial dans une campagne désertée en proie à des ténèbres profondes. Le repli du courage nous laisse désemparé, tout près du gouffre de la résignation. Notre paysage intérieur connaît alors la désolation. Nous nous sentons seul, vraiment seul, et inconsolable.
Cependant, ces coups de gel ne résistent pas à des saisons plus propices. Il n'est pas rare que ce soient précisément ces temps morts, tant redoutés, où chacun se claquemure chez soi, qui préparent les longs beaux jours : alors que nous croyons que tout a succombé aux rigueurs des grands froids, des germinations secrètes se préparent au plus profond de notre nature, et soudain, contre toute attente, par un beau matin, un grand-à-coup de ciel bleu surgit au-dessus de nos têtes. Et c'est le sacre du printemps !
PARDON, tout comme JE T'AIME, fait partie de ces mots-graines destinés à fleurir puis à donner beaucoup de fruits. Ces mots-graines annonciateurs de renouveau, promesses de floraisons futures, nous transforment irrésistiblement en jardiniers du coeur.
Avec l'ardeur, la bienveillance, la délicatesse, la patience et la persévérence requises pour cultiver et faire prospérer cette "fine fleur de l'amour". Nous sommes conviés à convertir la petite vie de tous les jours, et ses vastes étendues de jachères, en d'immenses champs d'amour, où tous nos élans prospèrent et où nous pouvons avancer, ensemble, vers des horizons radieux, purifiés de tous les nuages du doute et de l'égarement.
Dans cet état de grâce qu'est la paix du coeur...
F. G.

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